C’est une course splendide que
le public chinois a pu vivre lors des 1 000 Km de Zhuhai. Deux titres
étant quasiment acquis pour l’écurie française
avant le départ, seule la victoire intéressait les deux
grands duettistes de l’endurance, Peugeot et Audi. En GT2
constructeurs, le titre est revenu à Ferrari.
Une bouffée d’oxygène était toutefois offerte au Manceau, les deux voitures allemandes manifestement un brin plus gourmandes s’arrêtant les premières pour ravitailler. D’ailleurs la piste sèche très abrasive mettait à mal les gommes des deux écuries de pointe. Du coup, dès les troisièmes arrêts, Audi se mit à changer systématiquement les pneus de ses R15 alors que Peugeot continuait à demander à ses pilotes de tenir deux relais avec les mêmes. Ce qui remettait régulièrement dans le match les outsiders puisqu’à usures de gommes égales, les Peugeot se révélaient sensiblement plus rapide. Néanmoins, après 3 h 40 d’explications tendues à l’extrême, Allan McNish parvenait à dépasser Montagny, alors au stand, puis Pagenaud en difficulté avec ses pneus justement et ses freins. La course s’inversait et les pilotes Peugeot se livraient sans compter à l’image du passage de la n°2 dans un bac à graviers peu avant 16 heures ou l’accrochage de Sébastien Bourdais avec un attardé, lui valant de s’arrêter pour changer les capots de la 908 n°1, une pénalité sous forme de ‘’Stop and Go’’ et toute chance de victoire ! Fermez le ban. L’intervention de la voiture de sécurité permettait à la Peugeot n°2, suite à l’incident survenu à sa voiture sœur, de recoller à l’Audi de tête qui se faisait in fine dépasser lors de son ultime ravitaillement, 35 minutes avant le terme de la course. Mais la Peugeot devant encore elle aussi s’arrêter, une totale incertitude régnait. A quinze minutes du drapeau à damier, Sarrazin rentrait à son stand le temps de remettre quelques litres de gas-oil et en ressortait sous le museau de Kristensen qui, malgré tout son talent ne parvenait pas à trouver la faille. La 908 n°2 franchissait la ligne avec moins de 5 secondes d’avance sur l’Audi n°7 après 1 000 kilomètres de course ! « Les derniers tours étaient très serrés, expliqua après l’arrivée Stéphane Sarrazin. J’ai essayé de pousser au maximum malgré des soucis de freins. J’ai réussi à rester devant Tom. L’équipe a fait un super boulot, Franck (Montagny son coéquipier) aussi. Le week-end parfait pour nous ! » Conclusion idéale à cette course victorieuse mais aussi à la Coupe intercontinentale, Peugeot s’imposant en LM P1 tant au classement des constructeurs qu’à celui réservé aux écuries. « Je pense que pour les spectateurs ce final était extraordinaire, tentait de positiver un Tom Kristensen déçu avant de conclure sur ces mots, estimant avoir été gêné par l’autre Peugeot lors de son rush final sur la n°2 : Stéphane était formidablement rapide mais quelle fin magnifique cela aurait été. » « Ce fut une course fantastique mettant un terme à une fantastique saison », estimait son coéquipier, Allan McNish. |
Elle le fut tout autant en GT. BMW, qui pouvait entretenir un très faible espoir de titre en GT2 a remarquablement joué le jeu de la course chinoise. Jörg Muller et Dirk Werner ont mené leur BMW M3 à la victoire mais cela n’a pas suffi pour empêcher Ferrari de gagner le premier trophée ILMC des constructeurs en GT2 avec sept points de plus que Porsche seulement. La F430 GT, que se partageaient Bruni et Vilander, terminait en effet à la troisième place de sa catégorie, rang suffisant pour s’approprier la couronne constructeur GT2. A noter l’implacable prestation de la Porsche GT3 Hybrid de Bergmeister et Long. Première GT à terminer la course – mais classée hors catégorie – elle termina à la sixième place des 1 000 Km de Zhuhai et observa seulement quatre ravitaillements ! Une performance qui vaut au constructeur allemand de recevoir le Trophée Motul de l’innovation technologique. Autre récompense pour Porsche : le titre ILMC dévolu aux écuries GT2 grâce à la remarquable saison de l’équipe Felbmayr-Proton qui concluait ainsi une année en tous points remarquables. La constance du Oak Racing et de Larbre Compétition au cours de cette première saison d’ILMC valait à ces deux écuries de remporter les titres écuries en LM P2 et LM GT1. Deux structures françaises, indissociables de l’endurance et qui ont engagés au cours des trois manches des voitures remarquablement menées : une Pescarolo-Judd pour Oak et une Saleen S7R. Oak signait aussi un doublé avec le gain du Michelin Green X Challenge. L’ILMC 2010 est maintenant terminée. Rendez-vous dès le 19 mars prochain à Sebring, lors des 12 Heures, pour la première manche d’une compétition qui s’annonce, à coup sûr, encore plus disputée. |
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