LES CAMIONS DE 1914 / 18 Au Musée de la Grande Guerre du
Pays de Meaux qui, pour l’essentiel met en valeur l’exceptionnelle
collection de Jean-Pierre Verney, la Fondation Berliet prête pour
plusieurs années trois véhicules de « sa mémoire
métallique » :
Un camion Berliet CAB de 1911, carrossé en pigeonnier Un camion Berliet CBA de 1913, transport de troupes Un camion Latil TAR de 1915, tracteur d’artillerie Les pigeons voyageurs en
première ligne : A l’heure des communications par satellite, il
faut se rappeler qu’il y a moins d’un siècle, les communications d’une
armée en campagne reposaient encore en grande partie sur le pigeon
voyageur. Les liaisons radio (TSF ou télégraphie sans fil) en étaient à
leurs débuts avec un matériel lourd et d’un fonctionnement incertain
alors que le pigeon voyageur était d’une utilisation souple et fiable
en particulier pour les patrouilles de reconnaissance. Amenés à un
point donné du front, les pigeons regagnaient leur pigeonnier à une
vitesse souvent supérieure à 80 km/h avec le message contenu dans un
tube d’aluminium fixé à une patte.
Ce véhicule rigoureusement conforme au pigeonnier mobile utilisé par l’Armée française pouvait accueillir environ 80 pensionnaires logés dans 19 cages situées à l’étage et équipées chacune d’une mangeoire et d’un abreuvoir. Au plan technique, ce camion est doté d’un moteur à essence de pétrole 4 cylindres 100 x 140, d’une puissance de 22 HP, d’une boîte de vitesses 3 AV / 1 AR, d’une transmission par chaîne, de freins à pied par deux pédales agissant chacune sur une sortie de différentiel et à main par un levier agissant sur des segments en fonte à l’intérieur des tambours de roues AR. Les roues sont équipées de bandages simples à l’AV et doubles à l’AR. Le pigeonnier est muni de 2 phares à acétylène. Le légendaire Berliet CBA, glorieux vétéran de la Voie Sacrée, a été réceptionné aux Mines le 17 juillet 1913. Simple, robuste, économique, il possède un cadre châssis en tôle emboutie, un moteur à essence 4 cylindres 110 x 140, de 5,3 litres de cylindrée, développant 25 HP et qui autorise une vitesse de 25 km/h en 4ème. Il est doté d’une boîte de vitesses 4 AV et 1 AR. d’une transmission par chaînes. Ses organes sont faciles à entretenir et réparer. En 1916, 40 CBA par 24 heures – produits par une main-d’œuvre féminine – sortent de l’usine Berliet de Lyon et assurent une grande partie des transports militaires sur la Voie Sacrée à laquelle leur nom reste indissolublement attaché. 25 000 CBA ont été livrés à l’Armée française pendant la Première Guerre mondiale. 40 000 exemplaires seront au total fabriqués jusqu’en 1936 en version essence, diesel, gazobois et avec une charge utile qui passera de 3,5 à 10 tonnes. |
(c) Photo Fondation Berliet
Toutes roues motrices et directrices, le TAR Latil 4 x 4 est un des engins les plus extraordinaires de la Première Guerre mondiale. Conçu en 1913, il est doté d’un système de transmission original qui lui confère des performances étonnantes dans les conditions les plus difficiles, d’un moteur monobloc 4 cylindres 120 x 160, de 7,5 litres de cylindrée, d’une puissance de 40 ch. à 1 200 tr/mn. Moteur, embrayage, boîte de vitesses et différentiel AV sont réunis en un bloc mécanique reposant sur l’avant du châssis. Le mouvement est transmis aux quatre roues par l’intermédiaire d’arbres de transmission à cardan transversaux. Les roues avant et arrière sont jumelées. Construit par la firme Latil de Suresnes à environ 3 000 exemplaires, le TAR a été utilisé principalement comme tracteur d’artillerie pour le canon de 155 mm. Chacun de ces trois véhicules illustre la part que les engins motorisés ont prise au cours du premier conflit mondial. Fondation de l'Automobile Marius Berliet
>> Site Officiel 11 novembre 2011 : inauguration et ouverture au public du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
par Jean-François Copé, Président de la Communauté d’Agglomération du
Pays de Meaux, en présence du Président de la République, Nicolas
Sarkozy.
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